Les mouches

G et N arrivent seuls aux Bragades pour y passer le week-end. Bat et Lom, dignes représentant de l'espèce féline, ont été parqués dans l'appartement avec force victuailles. Ces chats des villes sont visiblement stressés par le voyage et l'environnement de campagne.

Après avoir récupéré la débroussailleuse qui était en réparation à Vétraz-Monthoux, ils arrivent aux Bragades où ils trouvent leurs nouveaux voisins, un couple de jeunes ayant acheté la maisonnette (ou pigeonnette comme ils se plaisent à l'appeler) pour leurs weekends. Les présentations sont faites, et le courant passe bien. Ch est plombier originaire du Pays Basque qui a longtemps travaillé en Suisse, et Au est originaire du Var et ingénieure-qualité à la ZIPLO, donc tous deux devisent avec un joli accent méridional.

Le soir, R et D ont prévu de venir passer la nuit et le dimanche aux Bragades, chassés qu'ils ont été par leur fille qui souhaite monopoliser la maison pour une surprise party stylée (donc sans les parents, s'entend). Pour N et G, c'est une première que d'accueillir des invités! Alors N s'occupe de préparer les lits pendant que G accroche trois tableaux. Il passe aussi une couche de plâtre sur la bibliothèque près du poêle. La tâche n'est pas aisée, mais il s'en sort plutôt bien pour un plâtrier novice.

Quelle belle surprise quand ils reçoivent la visite surprise de Pa et Sé, accompagnés de la mère de cette dernière! Ils ont fait un crochet par les Bragades, mais ne peuvent rester longtemps car ils sont venus assister à un enterrement à Bonneville. Après avoir visité les lieux et bavardé autour d'un petit café, ils reprennent la route en direction du centre funéraire. C'est alors que G reçoit un sms de son jeune factotum. Il lui propose de passer puisque la débroussailleuse est revenue. Toutefois, lorsqu'A arrive et qu'ils testent cette dernière, ils ont la mauvaise surprise de voir qu'elle ne marche pas, mais pas du tout. Il y a encore un gros problème mécanique, car la tête refuse de tourner. G émet de nombreux jurons, mais s'excuse droit derrière pour ne pas donner une mauvaise image auprès d'A. Il s'en excuse et le déclare de nouveau au chômage technique. Il file au magasin Vaudaux pour se plaindre de la non-réparation, malgré la facture pas complètement fade. Le responsable d'atelier, après avoir testé la débroussailleuse, un peu gêné, se doit de reconnaître qu'il y a effectivement un problème et lui promet de faire le nécessaire. Il lui propose même une débroussailleuse en prêt, mais G la refuse d'un geste que n'aurait pas renié le Marquis des Bragades.

Frustré, G va se défouler en faisant quelques emplettes à l'Intermarché voisin. Pendant son absence, D et R sont arrivés aux Bragades et vont même jusqu'à essayer le lit par une petite sieste. Ensuite, R propose à G de regarder si les traverses de chemins de fer conviennent pour l'escalier à faire dans la descente au jardin. La première, au niveau le plus bas, doit être raccourcie légèrement pour se caler entre le muret et le mur de la maison à la hauteur de la fenêtre de la cave. Ils posent ensuite la plus haute et effectuent de savants calculs pour obtenir le ratio idéal longueur / hauteur des marches (464mm-144mm). Le verdict est sans appel: il faut encore acheter quatre autres traverses.

Sur ces entrefaites reviennent les nouveaux voisins que G et N ont déjà eu l'occasion de saluer le matin et qui étaient partis à la déchèterie pour jeter les encombrants de la maison.

G leur propose de venir prendre l'apéro dans le jardin, une offre que tout Gascon qui se respecte ne peut refuser.

La discussion va bon train jusqu'au coucher du soleil, de sorte que G les invite à dîner. Il improvise un plat de spaghetti alla crudaiola accompagné de pimientos de padron poêlés et, dans la frénésie des opérations, se coupe l'index jusqu'au derme.

Plusieurs bouteilles sont sacrifiées ce soir-là et l'ambiance est plus que joviale. Le jeune couple rentre légèrement éméché et les chaudes recommandations de prudence sur la route.

Le lendemain entame le mois de septembre. R est réveillé par les mouches et en profite pour aller acheter le pain et les croissants. Tous ont bien dormi, même si les mouches gâtent quelque peu le réveil en rentrant dans les oreilles et les narines. "Il manque des tapettes, ici!" s'exclame R et G promet d'en acquérir un stock pour la semaine suivante.

Le temps est au beau fixe et appelle une petite balade dans la montagne, avant que Lu et son mari Sla n'arrivent pour les grillades. Ils ont identifié le sentier qui amène tout droit vers le Môle. Le défi est relevé pour une autre fois avec moult équipement adéquat. Ils trouvent quelques bolets Satan (Rubroboletus satanas) dont la taille peut devenir impressionnante, mais qui n'ont bien sûr aucun intérêt culinaire.

De retour aux Bragades, G peut faire montre de sa maîtrise des noeuds en installant une tenture triangulaire pour faire de l'ombre, même si le soleil a disparu derrière les nuages.

Lu et Sla arrivent et les grillades sont lancées. Propriétaires d'un chalet à Sallanches, ils y ont passé le mois d'août et, après un crochet à Rome, ils rentrent à Paris pour reprendre le travail. Sla est resté sur sa faim lors ses discussions avec les fonctionnaires du CERN. "-- Ils ont dépensé des milliards pour démontrer ce qu'on savait déjà: oui le Boson de Higgs existe!" Il donne quelques scoops confidentiels sur les découvertes en théorie des cordes. De nombreux physiciens estiment désormais que celles qui tiennent l'univers sont de nature élastique pour permettre son expansion tout en la freinant. Mais l'après-midi se termine et il faut rentrer, alors tout le monde débarrasse et plie bagage.

Le stress test des Bragades est passé haut la main: On peut y dormir à plusieurs, et la seule amélioration nécessaire concerne les tapettes à mouches!

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