L'esprit d'escalier

Les affaires reprennent aux Bragades, car il reste deux gros chantiers. Terminer l'escalier le long du mur et couler un dallage dans chaque cave. Samedi 7 septembre, ils partent avec deux voitures, car il faut ramener la bétonnière et aller chercher les treillis pour le dallage.

La bétonnière semble satisfaite de son petit périple à Genthod et sourit à l'idée de revenir travailler aux Bragades. N attaque d'emblée avec la tondeuse. G et R, qui construisent une galerie de fortune avec des lattes et des planches sur l'Espace, entendent parfois le bruit du choc de la lame de la tondeuse contre une grosse pierre. Il faut reconnaître que le jardin est riche en cailloux cachés sous l'herbe. Mais aussi que réciter son texte de théâtre en tondant le gazon limite la concentration pour les éviter.

Une fois la galerie installée, ils se rendent au Point P de Viuz-en-Sallaz. Quatre treillis de 2,4,m x 4,4m sont nécessaires. Une fois la marchandise acquise ils s'en vont les charger sur la voiture. L'opération n'est pas toute simple, car le treillis est flexible et ne coulisse pas facilement. Le retour aux Bragades se fait à la vitesse d'escargot car les treillis dépassent de quelques centimètres sur chaque côté. Une fois déposés, ils s'attaquent aux marches d'escalier. La seconde est posée sans trop de difficulté et ne nécessite pas l'emploi de la tronçonneuse. Cependant, la lame de cette dernière est fichue et il faut passer en acheter une neuve au Mr Bricolage, ce qui tombe à pic, car c'est l'heure du déjeuner. Étant las des restaurants qu'ils fréquentent usuellement, ils tentent de trouver une nouvelle adresse en vadrouillant alentours jusqu'à Saint-Pierre de Faucigny, mais il n'y a rien, c'est le désert gastronomique. Le célèbre zapping territorial français a encore frappé, et ils doivent se résigner à tester l'autre Kebab de Bonneville après avoir acheté la lame de la tronçonneuse. Une fois les graisses et les sucres ingurgités, ils reviennent aux Bragades pour continuer leurs activités.

La tondeuse a quelques ratés et des fumerolles noires s'en échappent. Selon R, c'est simplement de l'huile qui a coulé et brûlé. Il en profite tout de même pour resserrer le moteur sur le capot, car il vibre dangereusement.

Le jeune Al est venu débroussailler. Alors G lui montre fièrement la nouvelle débroussailleuse Stihl rutilante et bien plus pratique pour les talus (le moteur se porte harnaché sur le dos) avec un meilleur équilibre. En effet, l'Husqvarna n'en finit pas de prolonger son séjour à l'atelier de réparation où une nouvelle panne s'est déclarée sur la pièce de renvoi. Excédé, G s'est précipité chez Landi pour y acheter la Stihl FR 410 sans même regarder à la dépense.

La troisième marche de l'escalier tombe sur le rosier, alors R découpe un rectangle dans la traverse de chêne pour lui laisser la place de vivre et respirer. Avec la nouvelle lame, c'est un jeu d'enfant.

Après la pose de chaque traverse, il faut la caler correctement sur du sable et la fixer grâce à des fers à béton de 70 centimètres. Ces fers ont été préalablement enduits de convertisseur de rouille puis d'une couche de peinture protectrice. Il faut juste rester vigilant et éviter de les planter là où passe le tuyau d'écoulement de la descente de cheneau. Un filin est tendu à sa verticale pour éviter l'accident. Enfin, l'espace entre les marches est rempli de terre et bien tassé à la masse.

La dernière marche ne peut pas encore être posée car il faut prévoir un tuyau d'écoulement pour le caniveau à placer en amont. Il faut recreuser et enlever toute la terre autour du "Y". G avait pris la précaution de l'entourer de plastique et de le protéger à l'aide d'une vieille tuile. Une fois la terre enlevée, le bouchon peut être enlevé et le tuyau inséré. L'opération n'est pas toute simple car il faut trouver le bon angle avec le caniveau. Heureusement, ils trouvent un coude de 30° et en forçant un peu le tuyau, le caniveau pourra être posé tout droit. En regardant bien, ils se disent qu'un seul caniveau partant de la source serait plus simple à poser mais surtout plus pratique et esthétique. Il faut juste s'assurer que le caniveau arrive droit sous la source, et heureusement, ça semble bien jouer.

Ils recouvrent le "Y", désormais raccordé, de terre et peuvent enfin fixer la dernière traverse de chêne.

Il est l'heure de rentrer, et D envoie un texto pour proposer un bon petit dîner au 10, chemin Taddéoli. Les outils sont rangés, mais il ne saurait être question de laisser les pruneaux pourrir sur les arbres, alors R et N s'en vont faire un bonne cueillette. Une petite vendange sur la vigne permettra aussi de goûter un succulent jus de raisin, pressé à l'ancienne, avant le repas. Repas autrement plus délicieux qui sera l'oeuvre de Ne et D, des penne avec une sauce aux tomates du jardin, le tout arrosé de bon vin, café et alcool de coing, pour en boucher un!

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