Jupiter à la Côte d'Hyot

Le samedi 26 juillet est une belle journée d'été qui s'annonce bien chaude mais les métérologues annoncent la pluie en fin d'après-midi, ce qui stresse quelque peu G qui imagine la terre meuble se transformer en une avalanche de boue autour de la maison, empêchant les travaux de canalisation.

R est occupé le matin mais a promis de faire un saut l'après-midi. Heureusement, G a pu reprendre contact avec T, le neveu de R, qui est enchanté de revenir aux Bragades, malgré les durs examens de droit qui l'attendent et qu'il doit préparer.

"-C'est simple: faut piocher, pelleter, creuser jusqu'à ce qu'on puisse enlever l'ancienne canalisation pour poser la neuve" explique G.

La matinée se déroule donc sous un soleil ardent à manier la pioche et la pelle en alternance et en buvant beaucoup d'eau. Les pauses sont nécessaires et méritées tant la tâche est éreintante.

N de son côté continue de poncer les étagères de la bibliothèque à l'ombre.

La pause déjeuner se fait dans la salle à manger, et c'est agréable d'être indépendant des mauvais restaurants de la ville. G prépare des fusilli alla crudaiola que T dévore avec tellement de plaisir, qu'il lui demande la recette.

"-J'étais particulièrement difficile pour la nourriture, quand j'étais enfant" avoue T. Il n'était pas rare de voir des assiettes voler avec leur contenu sous les cris des victimes et des bourreaux du repas du soir. Il se souvient, avec un soupçon de remord, d'un repas mémorable que sa mère amenait affectueusement à table, épuisée après une journée de travail. En voyant le contenu du plat, il explose, se roule par terre, retient sa respiration et lui lance à la figure: "-Tes épinards sont tellement dégueulasses que je préfère bouffer de l'herbe!" et joignant l'acte à la parole, il se rue dans le jardin et se met à brouter, mastiquer goulûment et peut-être même ruminer le tendre gazon qu'il trouve objectivement meilleur.

Après le déjeuner, N tond le gazon et Ti et G reprennent leur pelle et pioche en mains. Quel bonheur quand R débarque en tenue de touriste pour donner quelques indications et conseils!

Encore plus réjouissante est sa réaction quand il voit la manière maladroite dont opèrent T et G, car il ne peut résister à mettre la main à la pâte. Tous les tuyaux oranges sont désormais joints et correctement placés dans le canal creusé bien profond. Ils préparent ensuite du mortier à la bétonnière pour recouvrir les points délicats formés par les intersections. L'opération la plus longue et délicate consiste à découper à la meuleuse les passage pour les tuyaux dans le regard, de sorte à ce qu'ils puissent y entrer avec le bon angle tout en assurant un niveau droit lorsque le regard est posé au sol. Comme annoncé par la météo, un orage très violent se déclenche sans crier gare. C'est en réalité juste un peu tôt car le mortier doit encore prendre au fond du regard, alors R, G et T se dépêchent avec la truelle, la pelle, les seaux, le sable et la bétonnière pour que le fond du regard soit bien colmaté.

Il vente, il pleut à décorner des boeufs et des éclairs cisaillent l'horizon comme si le maître des nues envoyait ses services pour tester la performance des conduits fraîchement installés. Or, la tuyauterie fonctionne bien et la nouvelle descente de la gouttière envoie des hectolitres d'eau de pluie dans le regard qui se remplit jusqu'au ras bord.

En revanche, la gouttière nord donne à voir un gros problème d'écoulement car l'eau se déverse de manière anarchique devant la maison. Une échelle est vite posée et T monte pour regarder. Un amas de vieille mousse bouche la cheneau et il faut donc l'enlever à la truelle. Une fois nettoyée, la gouttière laisse couler l'eau librement.

Tout le monde est trempé et se réfugie à l'intérieur de la maison. Il ne reste plus qu'à vaguement ranger les outils, soit juste les mettre à l'abri de la pluie, pour rentrer à Genève.

Finalement, l'orage tant redouté aura permis de tester la bonne étanchéité de tous les tuyaux d'eaux claires. Encore une belle étape de franchie dans la rénovation des Bragades!

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