Une chatte sur le toit brûlant

Cette journée de Fête Nationale commence plutôt mal. Le soir avant, Lom la chatte de N et G a pris la poudre d'escampette par le balcon où les balades sur les échafaudages sont très tentantes.

Comme tout félin d'appartement qui se respecte, Demoiselle Lom n'a pas un sens de l'orientation très développé et se retrouve perdue dans les hauteurs, de sorte que, malgré les pssst-pssst, et autres onomatopées pour lui indiquer le balcon salvateur, elle miaule désespérément, bloquée quelque part entre le premier et le quatrième étage. G lance une incursion dans l'échafaudage, mais se rend compte qu'on pourrait aisément le confondre pour un cambrioleur ou pis, un violeur, et il revient prudemment sur ses pas. A 6h30, les miaulements continuent, alors G décide de sortir dans la rue pour obtenir un repérage visuel. Mais tout l'échafaudage est recouvert d'un filet qui obstrue la vue. G retente alors une escalade en cherchant de localiser les miaulements. Si la façade semble claire, l'étage l'est beaucoup moins. Il grimpe, se masque les yeux à la vue d'un voisin dormant nu près de sa fenêtre, et tombe nez à nez avec un autre voisin accoudé à sa fenêtre qui l'interpelle: "Vous cherchez un chat?" "Oui, oui, excusez-moi" bafouille-t-il en tentant de reprendre une bonne composition. "Je l'ai vu tout à l'heure en promenant mon chien. Il est perché sur un balcon du concierge. Vous devriez sonner chez lui." G se confond en excuses et remerciements et redescend l'échafaudage, sachant pertinemment que le concierge est en vacances. Alors, il descend au 1er étage et trouve Lom effectivement coincée entre un pot de fleur et le store d'une fenêtre. Après un sauvetage digne de la Tour Infernale, G la gronde jusqu'à son balcon ("Considère cela comme une vie en moins!"), où les retrouvailles avec son frère Bat sont aussi brèves qu'inexpressives ("t'es qu'une conne!" peut-on lire sur les petites lèvres du mâle, dont la poltronnerie et la gaucherie semblent calquées sur les mêmes traits de son maître).

N et G peuvent enfin prendre la route pour se rendre aux Bragades avec pour mission de passer la deuxième couche de peinture dans la chambre à coucher. Heureusement, la dispersion était soldée à Jumbo, et N et G ont pu s'approvisionner de quatre seaux le jour avant.

Les rouleaux et pinceaux sont vite mis à contribution pour ce travail pas vraiment fatigant, mais qui demande une bonne dose de concentration et de méthode pour éviter les coulures et surtout s'assurer de bien tout recouvrir, car la deuxième couche n'est pas toujours bien visible.

A 10h30, ils reçoivent la visite d'un élagueur de la Vallée Verte que G a sollicité pour un devis sur le débroussaillage du talus, qui devient toujours plus touffu et ingérable. Il semble dire que c'est faisable, même s'il fait un peu la moue quand il voit la pente du talus. A midi, c'est l'étable des Complices qui accueille le couple, G ayant pris la précaution de réserver par téléphone une table (la dernière). Carpaccio d'espadon pour Madame et Tarte à la chèvre pour Monsieur.

A 14h00, ils prennent la direction de Thuet où ils ont rendez-vous avec Nicolas Cailler, le sympathique propriétaire de la Scierie du Bronze pour discuter de travaux de forestier sur les parcelles. Il explique que son stagiaire avait commencé à faire les relevés, mais qu'il a ensuite quitté le job pour un voyage autour du monde. Il doit donc faire appel à un autre stagiaire, ou les faire lui-même à partir de l'automne, quand l'activité est plus calme. En plaisantant, G demande s'il n'est pas intéressé par du bambou. Le propriétaire connaît bien le problème, car des clients lui demandent des solutions plutôt pour la renouée du Japon, plante invasive semblable au bambou. Il se renseignera sur les solutions auprès de collègues du métier, et recontactera le couple anti-bambou.

Ils prennent congé et rentrent continuer la peinture de la deuxième couche. Mais bien sûr, au préalable, le Dieu d'Orient enjoint N de se consacrer à sa sieste quotidienne. Pendant ce temps, G a le temps de terminer tout le plafond et enlever scotchs et protections. Il y a quelques coulures malheureuses, mais dans l'ensemble la chambre est belle et très lumineuse. Ils nettoient les outils, les rangent, s'aspergent au jet pour enlever toute trace de peinture et prennent la direction du Leroy Merlin, où ils doivent encore décider des carrelages pour les sols de la salle de bains et de la cuisine. Ils sont séduits par le modèle Monastero, mais il n'est pas donné non plus. Malheureusement, sur ce coup là, ils sont en retard de deux jours et la promotion vient de se terminer. Ils prennent moult photos et rentrent sous de violentes trombes d'eau mélangées à la grêle, manger un cervelas à la lumière d'un lampion rouge en chantant
Lorsque dans la sombre nuit
La foudre éclate avec bruit,
Notre cœur presse encore le Dieu fort;
Dans l'orage et la détresse
Il est notre forteresse ; (...)

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