Le matin, la route est bien dégagée et permet d'atteindre les Bragades avant 10h00, ce qui est un exploit lorsque R n'est pas là. Le couple se met rapidement au travail dans la cuisine. N s'occupe de couvrir les boiseries et G ponce le plâtre pour éliminer toute irrégularité. En raison d'un asthme tenace et des yeux fragiles, il s'équipe d'un masque à gaz et de lunettes de travail, le protégeant ainsi de la poussière de plâtre mais rendant l'effort plus pénible et la visibilité moins bonne. Ils prennent aussi des mesures précises de la cuisine pour planifier au mieux l'achat des meubles de cuisine.
Vers 13h00, tout est bien protégé et les façades et le plafond ont été poncés de fond en comble. Un déjeuner sur le pouce dans le jardin leur permet de souffler un peu. G se rend compte qu'un des arbres du coin du jardin est un prunier, dont les fruits sont mûrs et fournissent un excellent dessert. Pendant que N fait sa sieste, il prend des photos du pressoir pour placer une annonce sur leboncoin.fr.
La cousine du troisième degré de G, L, envoie un SMS pour l'informer d'une petite visite de courtoisie dans l'après-midi, accompagnée de son mari Sl et de ses parents Se et F. Les lecteurs fidèles de ce blog se souviennent de L et Sl qui étaient déjà passés aux Bragades en 2016, suite à l'achat d'un appartement à Saint-Gervais.
En attendant, ils reprennent le travail et passant le joint de finition dans les angles du plafond et en attaquant la sous-couche de dispersion. Cette tâche est nettement plus agréable que le ponçage et, peut-être aussi en raison de la visite imminente d'une bande de physiciens, le temps passe plus vite.
Vers 16h30, la famille de physiciens débarque et un bel accueil leur est réservé. Quatre physiciens d'un seul coup aux Bragades! C'est du jamais vu à la Côte d'Hyot. C'est un peu comme si Pierre, Marie, Frédéric et Irène débarquaient en traction avant dans la cambrousse pour se ressourcer, l'oeil toujours aux aguets sur d'éventuelles traces de radio-activité. G dont l'enfance a été marquée par de violents accès de physicophobie (compensés non par une passion des humanités mais plutôt du football et des tubes d'Annie Cordy), cette visite représente un concentré thérapeutique revigorant! La politesse, l'intelligence et l'agrément des visiteurs envoient aux oubliettes les vilains souvenirs des forces, vecteurs et autres champs magnétiques.
Alors que la conversation se poursuit dans le jardin, malheureusement peu ombragé, Sl propose à G de se rendre utile, ce qui ne choit pas dans l'oreille d'un sourd. G l'équipe d'une combinaison protectrice pour que la peinture ne tache pas ses beaux habits du dimanche, et recouvre ses chaussures et ses lunettes de scotch de carrossier.
La sensation du matin se confirme: le même travail est exécuté encore plus rapidement grâce à ce Maître du Temps et de l'Espace. Pour remercier G et N de l'accueil, Sl place encore d'un claquement de doigts quelques singularités gravitationnelles à l'étage. "-La maison sera plus stable, mais il y aura une asymétrie du temps qui passe d'un côté et de l'autre des salles d'eau. Le temps sera plus long à l'extérieur qu'à l'intérieur." explique Sl. "-De même, la vessie se gonflera à l'extérieur et se réduira à l'intérieur, c'est normal", ajoute-t-il "Mais, ne dis rien à mes beaux-parents, je ne suis pas censé faire ça!"
G se confond en remerciements et la famille prend congé et s'en retourne à Saint-Gervais. Pour N et G aussi, cette journée s'achève (pensent-ils). Les outils sont lavés et mis à sécher et ils rentrent fatigués lorsqu'en chemin, N propose de faire un crochet dans la maison de H et L, respectivement sa soeur et son beau-frère. Malgré les traces de peinture sur les habits, et le corps, ils sont fort bien accueillis, avec moult apéritifs espagnols, des piments du patron, et de succulents calamars grillés.
