En ma fin gît mon commencement

Après les vaches écossaises du Mollendruz, c'est l'Écosse, la vraie, qui attend la famille de R et D. Il faut donc profiter d'avancer avant cette absence de deux semaines! Trois jours après avoir posé la première couche de niveline, ils rappliquent aux Bragades pour compléter le sol et avancer dans le vestibule.

Ils passent donc d'abord au Point P pour s'approvisionner en ragréeur delta pro , mais aussi au Leclerc pour acheter des réserves d'eau, dont le manque est cruel avec la chaleur.

S'il fait chaud, il ne fait pas non plus très beau. De gros orages de grêle ont détruit 30% à 50% de la récolte de raisin du vignoble genevois le soir avant et les chasse-neiges ont dû être ressortis dans le jura pour déblayer les routes.

Les vignes aux Bragades, aussi fragiles soient-elles, semblent avoir tenu le coup, même s'il faut reconnaître qu'elles ne produisent pas vraiment des raisins. Des pépins, vaguement recouverts d'une petite peau, voilà ce qu'on y décèle tout au plus.

R continue de préparer l'ouverture dans le placo pendant que G étale à nouveau une couche de primaire sur la niveline qui a bien séché. Il faut attendre 45 minutes, alors ils commencent à passer une couche de dispersion dans le vestibule. C'est de la finition, mais G n'a pas vraiment de talent de finisseur, alors R doit constamment le rappeler à l'ordre quand G égare des coulures, laisse des traces de pinceau ou oublie tout simplement de passer sur un coin de surface. Le temps de séchage du primaire écoulé, R constate avec désolation que G n'a passé du primaire que sur la partie recouverte de niveline, omettant les parties du plancher en bois, et qui en raison de leur jolie teinte bleue, faisaient croire que le primaire précédemment étalé pouvait suffire. Mais G avait oublié ce que les instructions disaient clairement: le primaire doit être recouvert dans les 24 heures et trois jours se sont passés depuis. Honteux, il reprend le rouleau et corrige rapidement son erreur.

Il faut donc prendre son mal en patience et continuer de peindre. Il est midi et donc trop tard pour couler la niveline mais la première couche de dispersion est posée. Ils s'en vont déjeuner des salades landaises au Richemont, mais les deux convives sont un peu rebutés par l'allure des tranches de magret de canard, dont la couleur rappelle davantage le visage de Viktor Yushenko après avoir déjeuné chez Vladimir Poutine, que les pectoraux d'un jeune canard fraîchement occis.

Lorsqu'ils peuvent enfin appliquer la niveline, le mélange est préparé et bien malaxé avec le mélangeur relié à la perceuse. Le liquide est ensuite répandu sur toute la surface, et bien étalé à l'aide d'une taloche, qui sert aussi à défaire tous les grumeaux et bulles qui dépassent du plan de niveline.

Soudain, un bruit de clochettes se fait entendre à l'extérieur, non pas côté route, mais bien dans le jardin. G regarde par la fenêtre et remarque amusé un petit troupeau de chèvres égarées qui se mettent à brouter joyeusement l'herbe du pré. Mais quand il les voit s'approcher de la vigne où elles commencent à arracher les feuilles de vigne, son sang ne fait qu'un tour. Il émet un vague feulement étouffé qui atteint son but malgré tout. Le troupeau détale incontinent vers la sortie, faisant tinter toutes les clochettes au diapason.

L'après-midi se poursuit de manière lancinante par le passage de la deuxième couche de dispersion. Ils constatent que celle de M-Parc est nettement moins couvrante que celle de Jumbo. "-Fut un temps, c'était chez Jumbo que la dispersion était de piètre qualité. C'était devenu de notoriété publique et plus personne n'en achetait, de sorte qu'ils ont dû changer de fournisseur." explique R à G qui s'étrangle de rage en réalisant qu'il a payé celle de M-Parc plus chère et pour des seaux de moindre volume. Finalement, à 17 heures, tout est peint et ils peuvent enlever les scotchs et autres protections des boiseries et des prises. De nouveau, R doit sermonner G pour la pose trop imprécise du scotch avant le joint d'acrylique. "Il doit être apposé à fil du joint, sinon le joint vient avec quand tu enlèves le scotch!" La leçon est bien retiendue pour la suite des pièces à repeindre et G promet de faire attention. Par ailleurs, le joint grumeleux posé par G n'est pas très beau, il faut le reconnaître. Il aurait mieux fallu laisser tomber et attendre d'avoir un acrylique plus adéquat, mais forcément G est toujours plus intelligent après.

La chambre à coucher et complètement vidée de son atelier qui déménage dans le salon. C'est en effet la pièce suivante qu'il faudra peindre avec la cuisine.

Enfin, G demande à R de l'aider à réparer la tondeuse dont il a pu trouver les pièces détachées de remplacement. C'est en fait un jeu d'enfant. "En examinant ta tondeuse l'autre jour", raconte R, "j'ai enfin compris pourquoi la traction ne marchait pas sur la mienne... c'était la courroie qui était simplement sortie de la poulie." Ça c'est de la sérendipité!

Après un dernier nettoyage, et une petite bière pour la route, la maison est close jusqu'au samedi suivant.

Le soir, c'est de nouveau la terrasse du sympathique Piatto d'Oro qui accueille les amis retrouvés. Le service est toujours aussi sympathique et les plats simples mais très bons.

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