Les Doors

E est de nouveau partant! Il semble avoir découvert comme G les plaisirs du travail manuel, tellement plus gratifiants que les pénibles efforts intellectuels dont le retour sur investissement, que ce soit dans l'enseignement ou la recherche appliquée est non seulement incertain mais très souvent négatif.

Vendredi, R a profité d'un passage à Hornbach pour acheter tous les flexibles manquants pour la tuyauterie. G a réussi à vendre sa Mistubishi Colt, une vente qui devrait lui permettre d'acheter un nouveau véhicule équipé d'une boîte à vitesses automatique (pour que sa femme N puisse la conduire), mais surtout d'un attelage à remorque. En effet, depuis le départ de Boxer, les déchets encombrants s'accumulent aux Bragades, qui ne peuvent pas toujours être chargés dans le Flower Power de R et D. La Colt a été vendue à un prix très bas, car d'une part G n'est pas très doué pour la négociation, et d'autre part parce que seul un trafiquant serbe a répondu à son annonce avec une offre vaguement acceptable. Auparavant, des Pakistanais avaient voulu voir la voiture, mais ils firent à G une offre encore plus misérable. À 20% du "prix à discuter", elle était clairement calée sur le pouvoir d'achat de leur pays, et les acheteurs n'avaient visiblement pas encore réalisé le niveau marginalement plus élevé des prix en Suisse. "- Votre offre, c'est le montant que je dépense chaque mois en produits cosmétiques! Shoo go away!", leur avait-il répondu un peu vexé et en forçant certes un peu le trait, puisque n'utilisant en réalité qu'une giclée de jus de citron comme déodorant (garanti sans aluminium ni parabène) et pour tout produit cosmétique.

G est donc temporairement piéton ou motard. C'est donc au guidon de sa XTZ ST 750 qu'il va chercher son ami E pour rejoindre R au chemin Taddéoli.

Arrivés aux Bragades, ils constatent que la Régie des Eaux a déplacé le regard d'arrivée d'eau vers la route (il était auparavant tout près du mur et du soupirail de la cave). C'est une bonne nouvelle car ils avaient prévu d'installer un saut-de-loup devant le soupirail, et le regard rendait l'opération plutôt compliquée.

Le travail commence avec R au WC pour fixer les branchements d'arrivée d'eau. G et E s'attaquent à la salle de bain, où il faut poncer le plâtre et enlever le joint résiduel des catelles qui a séché. Ce travail est plus pénible que celui consistant à passer le joint entre les catelles, mais les ouvriers font contre mauvaise fortune bon coeur, surtout en début de journée. E est revêtu d'une tenue de combat contre le plâtre et surtout sa fine poussière qui envahit les voies respiratoires et les habits de manière très pernicieuse.

Pendant ce temps, R effectue tous les branchements d'arrivée d'eau sur le réservoir de la cuvette et sur le lavabo des toilettes, avec moult fil de chanvre. C'est l'heure de vérité et il faut maintenant ouvrir les robinets dans la cave. Et le test est passé haut la main! L'eau arrive et s'écoule sans déborder ni transpirer des joints. Il manque certes un peu de pression dans le réservoir qu'il est difficile de comprendre et réparer, mais cela reste de la finition.

Dans la salle de bains, le plâtre a été bien lissé et toute trace de joint excédentaire éliminée. R peut alors passer le silicone pour les coins (cette matière est préférable au joint en raison de son élasticité qui permet d'absorber d'éventuelles forces de travail entre les parois).

La salle de bains est désormais prête pour être repeinte. Ils nettoient tout à l'aspirateur et posent des plastiques protecteurs sur le carrelage, l'éclairage et les boiseries. G demande à R s'il ne faudrait pas utiliser un enduit moins perméable en raison de l'eau et de l'humidité, mais il semble que ce ne soit plus nécessaire. Son beau-frère (dit "le cric") étant peintre en bâtiment de formation lui a dit que la dispersion permettait à l'humidité de mieux s'évaporer car ne formant pas de gouttes d'eau (ce qui se produit sur les enduits imperméables).

Pendant que G passe une bonne couche de dispersion dans la salle de bains, R et E s'attaquent à la porte d'entrée en chêne et préalablement commandée sur mesure chez Lapeyre. L'enlèvement de l'ancienne porte n'est pas une sinécure au vu de son poids, mais surtout de l'état des gonds et du manque d'espace en hauteur pour la sortir de ces derniers. R trouve la solution en cassant les gonds à coups de massette.

La nouvelle porte est ensuite d'abord posée par terre avec son chambranle. Il faut séparer les deux éléments délicatement car le chambranle est fragile, mais la porte est bizarrement fermée à clé, ce qui les oblige à d'abord l'ouvrir en y insérant le cylindre. Le chambranle est ensuite triangulé avec une lambourde pour éviter qu'il ne se plie pendant son transport. Une fois le chambranle dressé sur le seuil, il faut le positionner correctement pour qu'il soit droit sur tous les plans. Fort heureusement, il n'y a guère que des ajustements très mineurs à effectuer. Les trous sont percés dans la pierre et le chambranle peut ensuite être solidement fixé dans l'embrasure. La porte est ensuite posée et se ferme admirablement bien. Une bonne rasade de mousse expansive dans l'interstice entre le chambranle et la pierre et le tour est joué!

Le soir, R est de sortie avec D, mais G et N sont libres comme l'air. Alors quoi de plus naturel que de s'inviter chez E et I où mijote un succulent Bosanski Lonac?

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