Spunk not dead

G et N sont de nouveau seuls ce samedi 20 octobre, car R est occupé avec sa chorale. L'absence du maître-d'oeuvre n'empêche cependant pas d'avancer dans les travaux.

Quand ils arrivent le matin aux Bragades, G a le plaisir de voir que les ouvriers de la société de terrassement sont finalement passés pour signaler d'une marque au spray l'emplacement du câble de terre. Dans le jardin, la première tâche consiste à mettre en marche les arroseurs après les avoir déplacés.

Dans la cuisine, toutes les catelles sont posées et il faut maintenant enlever tous les croisillons et la colle entre les catelles. Ce travail est délicat, car la colle est très dure et le carrelage peut facilement casser si l'outil utilisé vient trop près. Ce ne sont souvent que des touts petits éclats mais la frustration et la colère sont elles très grandes.

Une fois toute la colle excédentaire enlevée, le jointoyage peut commencer. G montre à N comment passer la raclette en caoutchouc pour bien remplir les interstices et le nettoyage très important qui doit être fait tout de suite après.

À midi, ils déjeunent sur le pouce des restes qu'ils ont emportés et qui, ma foi, ne sont pas mauvais.

L'après-midi, ils reçoivent la visite d'un jeune voisin motard qui a vu en passant les travaux d'assainissement non collectif. Il pose donc plein de questions, car il a la même obligation de se mettre aux normes. "J'ai le spunk qui me harcèle et je sais pas quoi faire!" G pense d'abord à une bande de jeunes qui fréquenteraient le Luth, mais cela semble peu probable et fait donc semblant d'avoir saisi. Il comprendra bien plus tard en cherchant sur internet que ledit spunk fait en réalité référence au service public d'assainissement non collectif (SPANC). "On n'a pas la thune! Cette maison c'est un héritage de ma copine." Le problème semble compliqué par l'impossibilité physique de faire passer un bulldozer ou une pelleteuse. "Ils doivent monter une grue pour faire passer les engins sur le terrain. Mais ça va nous coûter une blinde, ça." G lui fournit toutes les indications, la documentation et le coût de leur installation et ils prennent congé.

Une fois le jointoyage terminé, N et G nettoient bien le milieu des catelles. Ensuite, ils s'occupent du jardin, où ils arrosent et ratissent les feuilles mortes. Ils y recroisent le couple de vétérinaires venus chercher les juments pour les amener en plaine. Un voisin leur prête un champ, et effectivement, l'herbe se fait plutôt rare aux Bragades, où il n'a rien plus depuis plus d'un mois. G et N les aident à panser Quick et Élégance et ils échangent les derniers commérages de la Côte d'Hyot, notamment du voisin qui refuse d'enfermer ses chèvres qui font des dégâts partout.

Le soir, ils retrouvent D et R au restaurant pour leur montrer l'avancement des travaux et, accessoirement, déguster des petits plats savoureux.

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